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Les funérailles

Dernière mise à jour : 29 août 2023

« Calme-toi », se dit Arthur Lemière en ouvrant la porte du salon funéraire. C’était sa grand-tante lointaine qui était morte. Il ne l’avait vue qu’une fois dans sa vie et c’était lorsqu’il avait 3 ans, il se demandait donc vraiment ce qu’il faisait ici. Arthur ne s’est jamais senti à l’aise dans un salon funéraire, il ne comprenait pas comment les gens étaient capables de se voir accompagnés d’un cadavre juste à côté d’eux. Il alla porter ses sympathies aux enfants de la grand-tante en question et mangea beaucoup de sandwichs aux œufs en cherchant quelque chose de mieux à faire. Arthur se faufila entre les groupes de personnes qui pleuraient et se rendit au cercueil. Il regarda sa grand-tante, couchée, avec un petit bouquet de fleurs dans les mains et ses yeux bien fermés. Il arrêta de la regarder aussitôt, dû au malaise qu’il allait ressentir s’il continuait de la fixer ainsi. Puis, il vit quelqu’un rentrer très rapidement. La personne avait l’air essoufflé et elle regardait un peu partout. Cela n’importait peu Arthur, trop bouleversé par le visage de sa grand-tante morte. Il se dirigea dans la salle de bain la plus proche pour se mettre un peu d’eau sur la figure et espérer que sa nausée partirait le plus vite possible. « J’ai peut-être mangé un peu trop de sandwich aux œufs », se dit-il. Arthur se sentit stupide. Il regarda ses cheveux bruns et ses yeux verts, très verts. Il arrêta de faire couler l’eau, il trouvait que ça faisait beaucoup trop de bruit. Il retourna à la salle principale. Il commençait à faire chaud dans cette petite salle, à moins que ce soit son veston qui commençait à devenir un peu serré. Arthur ne le savait pas.« Arthur, tu ne sais rien », se dit-il à lui-même. Les lumières étaient particulièrement sombres. Arthur cligna des yeux. Soudain, il était seul dans la salle. Il cligna encore des yeux, et tout le monde était là. L’angoisse d’Arthur augmenta énormément. Il tournait dans tous les sens. De la sueur coulait sur son front. Il cligna encore des yeux. Personne dans la salle, sauf lui. Un coulis de sang sortit d’une fenêtre. « Arthur, c’est juste ta tête qui te joue des tours », se dit-il. Des gouttes de sang se misent à tomber du lustre, juste au-dessus de sa tête. La peur se sentait dans sa manière de respirer. Il avait beau cligner des yeux le plus de fois qu’il pouvait, il était encore là dans cette salle, complètement seul. Subitement, il vit une ombre passer très vite devant lui. Un verre se cassa. Le bruit résonna dans ses oreilles de plus en plus fort. Arthur n’était plus si seul. Il essaya d’avancer, ou bien, de s’échapper de cet endroit complètement fou. Incapable de contrôler ses jambes, il se dirigea vers le son du verre cassé. C’était plus fort que lui. Il ouvrit la porte. Une flaque de sang était par terre. Un corps. Une femme. C’était une femme. Un couteau planté dans son cou. Un très gros couteau. Beaucoup de sang. La grand-tante… C’était la grand-tante qui était par terre. « Non, ça ne se peut pas, je l’ai vue dans le cercueil » se dit Arthur en essayant de faire calmer la panique en lui. Le sang coulait et coulait encore. Il leva la tête. La personne. La personne de tout à l’heure, qui entrait dans le salon funéraire, essoufflée et regardant partout. C’était elle. C’était elle la personne qui avait une drôle d’ombre. Arthur n’avait jamais été aussi confus. Les deux se fixaient. Il dit : « Le… le cercueil… le cercueil! Elle était dedans! » Il se mit à pleurer. « Arthur, arrête de pleurer, tu pleures tout le temps » se dit-il à voix haute. L’autre personne ne disait rien. Il se mit à regarder le ou la tueuse en question très attentivement. La personne avait des cheveux bruns et des yeux verts, très verts. « A- Arthur? » s’interrogea-t-il. Plus rien n’était logique. Il essaya de prendre une grande respiration et ferma ses yeux… « Monsieur Lemière? Ouvrez vos yeux », dit la psychiatre. « Depuis quand avez-vous ce genre d’hallucinations, que vous vous voyez en face de vous? » dit-elle. « Mais- Mais je vous jure qu’elle était dans le cercueil! Vous devez me croire! » « Monsieur Lemière, vous êtes concierge dans ce salon funéraire, il n’y avait personne dans le cercueil. Et cette dame que vous avez tuée, ce n’était pas votre grand-tante lointaine, c’était votre mère… Alors, s’il-vous-plaît, répondez à ma question, depuis quand avez-vous ce genre d’hallucinations? »

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Blogue étudiant du Collège Reine-Marie

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